Prendre une photo de son assiette, l’Allemagne en fait tout un plat
L'Allemagne devient le premier pays à rendre le #foodporn interdit. Prendre une photo de son assiette dans un restaurant dans le but de le partager sur les réseaux sociaux est désormais passible d'amende.
C’est devenue une tendance assez récurrente, voire très agaçante pour certains. Que ce soit un hamburger, ou bien un poulet faisandé, nombreux sont ceux qui prennent une photo de leur assiette pour la poster sur les réseaux sociaux. Si aux Etats-Unis les restaurants encouragent cette pratique, y voyant une publicité gratuite, la donne est différente en Allemagne où la législation a décidé d’y mettre fin.
La loi allemande y voit une violation des droits d’auteur : “Une assiette qui a été dressée minutieusement dans un restaurant rentre dans le cadre des œuvres protégées par le droit d’auteur” déclare Niklas Haberkamm, juriste dans un cabinet allemand, dans une interview au journal Die Welt. “Dans ce cadre précis, le créateur de l’assiette a le droit légitime de décider où et dans quelle mesure son travail peut être reproduit.”
Une amende pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros
Pour les fins gourmets allemands, prendre une photo de son repas et la diffuser ensuite sur les réseaux sociaux, est donc passible d’une amende pouvant aller dans certains cas jusqu’à plusieurs milliers d’euros. Une mesure assez sévère, mais qui prend plutôt le parti des chefs cuisiniers : “Une photo prise avec un smartphone pas terrible est rarement bonne. Cela ne donne pas la meilleure image de notre travail. C’est embêtant” avait déclaré en 2014 Gilles Goujon, le chef d’un restaurant classé 3 étoiles au Guide Michelin.
« N’instagrammez pas dans le restaurant »
Auparavant, la polémique était venue d’un restaurant à Berlin qui avait averti ces clients à l’entrée avec la mention « prière de ne pas instagrammer dans le restaurant ». Une mention qui a ensuite été reprise dans plusieurs restaurants, entraînant quelques litiges avec les clients. La loi ayant finalement tranché, Il faudra donc demander la permission de l’auteur, en outre, le chef cuisinier, ou tout simplement revenir aux bases, et simplement manger son repas.