Zoom : l’entreprise poursuivie pour fraude sur la confidentialité et failles de sécurité
Zoom reste encore une fois sous les feux des projecteurs, cette fois-ci à cause d'un recours collectif intenté par un actionnaire de l'application.
Application ouverte au public depuis 2013, Zoom permet de réaliser des visioconférences et webinaires avec une grande facilité, et comptait 1 million d’utilisateurs cinq mois seulement après son lancement. En décembre 2019, elle en comptait 10 millions, le logiciel s’étant établi en véritable référence. Mais la pandémie de coronavirus a précipité les choses : l’audience de Zoom a explosé de 1 900% et atteint désormais 200 millions d’utilisateurs quotidiens, et autant de monde à rassurer pour son P.-D.G., Eric Yuan. Motherboard a révélé fin mars que l’application Zoom iOS envoie des données à Facebook, un défaut que l’entreprise s’est empressé de corriger. Le 31 mars, le journal d’investigation The Intercept a découvert que le chiffrement de bout en bout des conversations n’était en réalité qu’un chiffrement TLS. Les écoles, réunions municipales et membres des Alcooliques Anonymes ont eux fait les frais, aux États-Unis, d’un phénomène baptisé “Zoom bombing”. Désormais, SpaceX et la NASA ont interdit son usage.
Révélation après révélations
Pour corriger le tir, le P.-D.G. Eric Yuan s’est engagé dans une roadmap en 7 points à prendre le temps de corriger les failles de sécurité, d’améliorer l’état actuel des choses plutôt que d’ajouter de nouvelles fonctionnalités, au moins pour les trois prochains mois. Malgré tout, le logiciel est désormais interdit dans les écoles de l’État de New York et le gouvernement taïwanais a demandé aux agences nationales de ne plus y recourir, d’après Reuters.
Une plainte d’un investisseur
Venant ajouter de l’huile sur le feu, Bloomberg rapporte aujourd’hui qu’une plainte a été déposée mardi devant le tribunal fédéral de San Francisco. L’entreprise et ses dirigeants sont accusés d’avoir dissimuler la vérité sur le chiffrement des communications, sur sa vulnérabilité aux attaques informatiques, ainsi que la divulgation non autorisée d’informations personnelles à des tiers, dont Facebook. Le plaignant et actionnaire de l’entreprise, l’investisseur Michael Drieu, reproche à l’entreprise son manque de transparence, qui a conduit le cours des actions de Zoom à chuter ces dernières semaines, quoiqu’elles sont toujours en hausse, l’application étant un des seuls gagnants de la vague de télétravail.