Vers une mutualisation des réseaux téléphoniques en campagne ?
Pour améliorer la couverture mobile en zones rurales, le gouvernement songe à une mutualisation des réseaux. Alors bonne idée ou fausse bonne idée ?
On sait que la couverture mobile n’est pas toujours très bonne dans les zones rurales. Afin d’optimiser la situation, le gouvernement songe à une proposition choc : mutualiser les réseaux d’Orange, SFR, Bouyges et Free. Les principaux intéressés ne sont pas vraiment emballés…
Une optimisation de la couverture mobile via une mutualisation des réseaux ?
Suite au grand débat, le gouvernement s’est rendu compte que les inégalités territoriales entre zones rurales et urbaines se creusaient, notamment en matière d’accessibilité à une bonne couverture mobile.
Julien Denormandie, le secrétaire d’État à la Cohésion des territoires, l’a d’ailleurs reconnu : « Le numérique, qui devait réduire la fracture territoriale, l’a aggravée ». Dans cette perspective, le gouvernement avait cherché à trouver une solution avec les opérateurs. Et un accord avait été trouvé.
En l’échange d’une reconduction pour dix ans des licences sur certaines fréquences, la contrepartie était que chaque opérateur s’engage à rajouter 5000 antennes à son réseau. A cela, il fallait ajouter la couverture des routes et voies ferrées. Toutefois, cette solution s’inscrit sur le long terme, et l’État a planché sur d’autres solutions.
Des opérateurs et un régulateur plutôt réticents
Et le gouvernement a trouvé une solution plutôt radicale : mutualiser les réseaux des quatre opérateurs dans ces zones « grises » où la couverture mobile n’est pas satisfaisante. En réunissant les quatre opérateurs, ces derniers seraient amenés à fonctionner comme s’il n’y avait qu’un seul et unique réseau.
Et l’usager pourrait accrocher le signal de n’importe quelle borne. Techniquement cette solution envisagée ne paraît pas insurmontable, sachant que les clients d’un opérateur étranger bénéficie d’accords de roaming à quatre. Cependant, les réticences sont importantes, notamment de la part du régulateur des télécoms, l’Arcep. Et même son de cloche pour les opérateurs.
Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms, estime ainsi que : « les opérateurs croient à la concurrence par les infrastructures, c’est une garantie pour les clients de la meilleure qualité de service et une garantie pour les territoires de la poursuite des investissements ». Il y a donc peu de chances de voir cette solution émerger…