Une peau artificielle qui redonne la sensation du toucher aux amputés
Des chercheurs ont réussi à reproduire une peau artificielle qui pourrait redonner un certain sens du toucher à des amputés et contrôler le syndrome du membre fantôme.
Grâce à la science et aux nouvelles technologies, des chercheurs ont réussi l’exploit de créer une peau artificielle, qui, associée à une prothèse, pourrait redonner la sensation du toucher aux personnes amputées des membres supérieurs. A terme, il n’est pas exclu de pouvoir également recréer les sensations de chaud ou froid ou encore de texture.
Une peau artificielle redonne la sensation du toucher
C’est une équipe de 17 chercheurs qui est à l’origine de cette peau artificielle. Si des travaux précédents avaient déjà été effectués sur la sensation du toucher, ils étaient surtout destinés à des robots. Cette fois-ci, cette peau artificielle est destinée à équiper des prothèses pour redonner aux amputés la possibilité de “sentir” avec leur main mécanique.
Pour fabriquer cette peau artificielle, les scientifiques expliquent avoir utilisé des circuits organiques souples ainsi que des capteurs de pression afin de reproduire la sensibilité. Ils ont obtenu une membrane constituée de 2 couches, une couche externe qui est capable de mesurer la pression lorsqu’un objet est en contact avec la peau et une autre couche qui transmet l’information aux neurones du porteur. Pour que les deux couches puissent communiquer les chercheurs ont eu recours à l’optogénétique, une technique à mi-chemin entre l’optique et la génétique. Ainsi, plus la pression appliquée sur un objet est forte et plus le flux électrique qui passe entre les capteurs est grand. Cette information est transmise aux neurones et permet au porteur de sentir la puissance de la pression. Pour les capteurs, les chercheurs ont utilisé des nanotubes de carbone.
Des progrès encourageants
Andre Bernd et Alex Chortos, de l’Université de Stanford en Californie, deux signataires des travaux expliquaient qu’ils n’en étaient qu’aux premiers stades de développement et que cette technologie pourrait améliorer voire éliminer les sensations de membre fantôme chez 80% des amputés.
Les progrès dans le domaine des capteurs épidermiques sont très encourageants notaient les auteurs Ryan Koppes et Polina Anikeeva qui commentaient ces travaux dans la revue Science. Cependant le problème majeur reste l’alimentation électrique de ces capteurs soulignaient-ils.