Uber : l’entreprise de VTC dans une position délicate en Allemagne
Reconnue comme une entreprise de location de véhicules, la firme californienne n'a plus que deux options : faire appel ou changer sa manière d'opérer pour continuer à exister outre-Rhin.
On rapportait la semaine passée que selon la Cour de Justice Européenne, Airbnb est une entreprise de technologie, ce qui la distingue d’Uber et lui permet de continuer à fonctionner de la même manière dans les pays membres de l’UE. En 2017, Uber Technologies Inc., malgré son nom, a été reconnue au contraire comme une société de taxis. Cette décision fut lourde de conséquences pour la firme, qui devenait règlementée par les règles de transport des États membres de l’Union européenne, et non par les lois sur le commerce électronique. Uber a également dû renoncer à engager des conducteurs sans permis Taxi ou Limousine en Europe. Une des clés dans cette différenciation est la politique de tarification des deux entreprises : Uber fixe le prix de ses courses, quand Airbnb laisse la liberté aux propriétaires de fixer le prix des locations.
Un système remis en cause
En Allemagne, Uber a subit un nouveau coup dur, la cour de Francfort ayant décidé d’interdire à l’entreprise d’envoyer des demandes de location de voitures par l’intermédiaire de son application. En Allemagne, l’entreprise travaille exclusivement avec des entreprises de location privée professionnelles ; l’interdiction de la cour fait plus que remettre en cause le modèle de fonctionnement actuel d’Uber dans le pays — elle le paralyse.
Des amendes en cas de non-respect
Une enquête avait été ouverte suite à une contestation judiciaire d’une association de taxis allemands, Taxi Deutschland. Celle-ci a déclaré qu’elle demanderait une mise en œuvre immédiate de la décision de justice, sous peine de payer des amendes de 250 euros par trajet, et jusqu’à 250 000 euros par trajet pour des infractions répétées. La décision de la Cour de Francfort arrive un mois après celle du régulateur des transports londoniens, qui a décidé en novembre de ne pas renouveler la licence d’exploitation d’Uber dans la capitale britannique, où quelques 45 000 chauffeurs desservent 3,5 millions d’utilisateurs selon Uber.