Travail des enfants : les géants de la High Tech pointés du doigt
L'organisation Amnesty International demande aux grandes entreprises de l'électronique et de l'automobile d'être plus vigilantes quant au travail des enfants dans les mines de cobalt.
Le cobalt est un minéral utilisé par tous les géants de l’électronique et les entreprises du secteur automobile dans leurs produits. Il est extrait dans des mines, notamment en République Démocratique du Congo, bien souvent par des mineurs. Dans un rapport récent, Amnesty International dénonce des violations des droits de l’homme dans ce commerce et exhorte les multinationales à arrêter de fermer les yeux.
Extraction de cobalt : le rapport accablant d’Amnesty International
Le cobalt est notamment utilisé dans les batteries de tous les smartphones. Dans un rapport publié le 18 janvier, Amnesty International explique comment celui-ci est extrait dans des mines bien souvent non sécurisées et exploitées illégalement. Ainsi, chaque jour des dizaines de milliers de mineurs clandestins, parmi eux de nombreux enfants âgés parfois de seulement 7 ans risquent leur vie pour récolter ce précieux minerai. Des enfants interrogés affirmaient travailler jusqu’à 12 heures par jour pour un salaire dérisoire. Selon l’Unicef, 40 000 enfants travailleraient dans ces mines en République Démocratique du Congo.
La moitié de la production de Cobalt est effectuée en RDC, achetée par une entreprise chinoise qui fournit ensuite les fabricants de batteries que l’on retrouvera dans les produits Microsoft, Apple, Lenovo, Samsung ou encore Sony.
Les multinationales doivent vérifier la provenance du cobalt
Contactées par l’ONG, les grandes entreprises de la High Tech ont donné des versions différentes. Apple a répondu que le groupe ne tolérait pas le travail des mineurs et qu’il effectuait régulièrement des audits auprès de ses fournisseurs. Microsoft pour sa part a bien reconnu se fournir chez le fabricant incriminé mais seulement en petites quantités.
Sony, Huawei ou encore Samsung ont déclaré qu’elles allaient se renseigner auprès de leurs fournisseurs pour être sûres que le cobalt qu’ils utilisent ne vienne pas de RDC. Autant de réponses qui ne conviennent pas du tout à l’ONG. “Sans lois qui les obligent à vérifier et publier l’origine des minéraux qu’utilisent leurs fournisseurs, les entreprises pourront continuer à faire des bénéfices en bafouant les droits de l’homme” déclarait Mark Dummett, spécialiste au sein d’Amnesty International. Il ajoutait : “Des millions de personnes bénéficient des avantages des nouvelles technologies, sans se préoccuper de la manière dont elles sont fabriquées. Il est temps que les grandes marques assument leur part de responsabilité dans l’extraction des matières premières qui rendent leurs produits si lucratifs“.