Test Microsoft Surface Book

Par Antoine Roche publié le 23 mai 2016 à 16h00, modifié le 31 janvier 2017 à 16h08.
Tech
Microsoft Surface Book

Microsoft Surface BookBegeek

7 /10

Notes

  • Design et ergonomie
    7
  • Ecran
    9
  • Performances
    6
  • Applications
    6

Avantages

  • Finition irréprochable
  • Performances (hors GPU) solides
  • Une potentielle alternative aux MacBook

Inconvénients

  • Autonomie de la tablette faible
  • Performances graphiques légères
  • Mécanisme d'attache à perfectionner

Le Surface Book de Microsoft est un produit atypique, spécialement pour le constructeur américain. Mais l'originalité à un tel coût a-t-elle un intérêt ? C'est l'heure du test.

Préambule

Après une Surface Pro 4 particulièrement convaincante (notre test ici), Microsoft a décidé de surprendre son monde avec un autre produit plus étonnant. Le Surface Book est un ordinateur portable 2-en-1 qui souhaite concrètement marcher sur les platebandes des MacBook d’Apple.

Avec sa finition tout en magnésium, sa fiche technique solide et ses prix élevés, l’ordinateur haut de gamme de Microsoft se démarque notamment avec un bel écran tactile qu’il est possible de détacher pour s’en servir comme d’une tablette indépendante tandis que la partie clavier peut contenir quelques éléments en plus pour booster les performances.

Reste à voir si le produit, accompagné d’un stylet, parvient à justifier son prix ou s’il ne reste pas plus intéressant de se tourner vers un Macbook ou une Surface Pro 4.

Design et ergonomie

Comme dit en intro, le Surface Book est tout en magnésium et, inutile de tourner autour du pot, jouit d’une finition absolument irréprochable. Microsoft signe ici son plus beau terminal jusqu’à présent et atteint complètement le standard MacBook. Entre les formes et textures du produit, son clavier fort agréable à utiliser (le trackpad est cependant assez moyen) ou encore sa charnière, l’ordinateur propose un extérieur parfaitement convaincant à l’oeil et au toucher.

En revanche, certains éléments, notamment au niveau de l’ergonomie, viennent un peu ternir ce premier constat. Tout d’abord, pour pouvoir détacher l’écran de la partie clavier (qui intègre d’ailleurs en passant une batterie supplémentaire et un GPU Nvidia dont nous parlerons plus loin), il est obligatoire d’appuyer au préalable sur un bouton physique sur le clavier ou de cliquer sur une icône dans la barre des tâches. Assez fastidieuse et peu intuitive, cette action fait régulièrement perdre quelques secondes.

Ensuite, bien que la partie écran/tablette soit autonome sans le clavier, on y regrettera l’absence de ports USB. On notera heureusement un port SurfaceConnect à la base pour recharger la batterie. Des boutons pour le volume et l’allumage de la machine se trouvent également sur la tranche supérieure de l’écran, de même qu’un port jack à droite et une zone aimantée à gauche (et seulement à gauche) pour y coller le stylet fournit. Du côté du clavier on relèvera la présence de 2 ports USB 3.0, un lecteur de carte SD, un Mini DisplayPort et enfin un autre port SurfaceConnect pour le rechargement.

Côté dimensions, le Surface Book mesure 232 mm de hauteur, 312 mm de largeur et 13 mm d’épaisseur de son côté le plus fin. En effet, fermé, le Surface Book est plus épais du côté de la charnière et n’est donc pas plat. Il arbore même une zone de vide entre l’écran et le clavier qui peut poser des questions de sécurité pour le matériel (on peut imaginer des objets qui glissent dans cette zone ou une forte pression exercée sur le terminal par un objet lourd). Le poids lui est d’environ 1,5 kg, tandis que la partie clavier en représente plus de la moitié. Pas pratique pour le poser dans un coin lorsqu’on utilise que la tablette.

La charnière au centre du dispositif pose un autre problème : l’ouverture maximale est assez limitée. Heureusement, il est possible de brancher l’écran/tablette dans l’autre sens sur le clavier et ainsi d’obtenir au choix une sorte de mode tente qui peut tenir debout ou encore un mode tablette, mais avec le clavier toujours branché en dessous. Windows 10 répond d’ailleurs correctement à ces différents modes d’affichage en tournant correctement l’interface et en désactivant au besoin le clavier pour éviter les mauvaises manipulations.

Enfin, le stylet à 1024 niveaux de pression est le même que celui de la Surface Pro 4. Alimenté par une pile capable de tenir plusieurs mois et connecté à l’ordinateur en Bluetooth 4.0, il permet notamment de dessiner et d’interagir avec Windows 10 (clic droit, actions via le bouton/gomme).

Ecran

Le Surface Book propose exactement le même écran PixelSense de qualité que la Surface Pro 4. Nous avons donc à faire ici à une dalle de 13,5 pouces à la résolution de 3000 x 2000 pixels (267ppp), soit un format 3:2. Couleurs et contrastes sont excellents, tandis que le tactile répond parfaitement. On regrettera simplement à quel point cette dalle est brillante et peut gêner la lisibilité.

Performances

Pour ce test, Microsoft nous a fourni le modèle le plus onéreux. Il est donc assez normal et rassurant que Windows 10 réponde avec célérité. L’OS est propulsé ici par un processeur Intel Core i7-6600U, 16 Go de RAM et un SSD NVMe de 512 Go.

Côté graphique, dans la tablette on trouve un modeste GPU Intel HD 520 épaulé à partir de la deuxième configuration (et donc dans la notre) par un GPU GeForce dans le clavier.

Cependant, malgré la présence de ce GPU supplémentaire (une variante maison d’une assez datée GeForce 750 visiblement), il ne faudra pas espérer de miracle côté gaming et applications gourmandes. Les performances globales sans GPU Nvidia ne sont que légèrement supérieures à ce que propose par exemple la Surface Pro 4.

Un jeu raisonnable comme Hearthstone n’atteindra par exemple pas les 60 images par seconde (environ 40 i/s avec graphismes en élevé avec clavier branché et 30 i/s en mode tablette), tandis qu’un titre un peu plus gourmand comme Heroes of the Storm est automatiquement réglé par le logiciel GeForce Experience de Nvidia pour atteindre les fameux 1080p 60 i/s avec tous les paramètres réglés au minimum. La présence du GPU Nvidia dans le clavier vient environ doubler les performances graphiques du Surface Book, mais cela reste modeste tant celles proposées par la tablette sont légères.

De plus, l’ardoise a tendance à rapidement chauffer et il n’est pas rare d’entendre les ventilateurs tourner lorsque la charge est un minimum élevée. Bref, si vous recherchez un ordinateur pour travailler mais aussi jouer dans de bonnes conditions, le Surface Book n’est probablement pas la meilleure solution.

Concernant l’autonomie, Microsoft n’a pas trop menti avec son “environ 12h en lecture vidéo”. Avec Netflix lancé en plein écran (et donc avec le WiFi activé), l’ensemble clavier+écran a en effet tenu une grosse dizaine d’heures. Cette performance correcte est notamment permise par la batterie contenue dans le clavier, car celle de la partie tablette elle tient malheureusement à peine 3h.

Enfin, la partie photo/vidéo ne fait pas de miracle mais assure le minimum syndical. On trouve ainsi en façade un capteur de 5MP tandis qu’une caméra de 8MP est proposée au dos. Celle-ci permet notamment la capture vidéo en 1080p avec mise au point automatique.



Applications

Outre les mêmes applications de dessin assez limitées (Drawboard PDF et FreshPaint) déjà présentes sur la gamme Surface (nous vous invitons à lire ce que nous en disions lors du test de la Surface Pro 4), le Windows 10 du Surface Book ne présente pas énormément de spécificités et l’on en retiendra surtout deux. D’ailleurs, pour le prix demandé, on aurait apprécié une version complète de la suite Office et moins de jeux médiocres préinstallés type Candy Crush.

L’état des deux batteries est affiché

L’état des deux batteries est affiché

Tout d’abord, l’icône pour détacher l’écran dont il est question plus haut. Ce détachage s’accompagne d’ailleurs d’un popup qui indique éventuellement le processus qui utilise actuellement le GPU Nvidia et empêche la séparation. D’ailleurs, nous avons eu plusieurs fois un processus “search UI” qui nous a obligés à redémarrer la machine pour qu’il disparaisse.

Signalons également un autre comportement étrange autour de Hearthstone. Lorsque le jeu est lancé alors que le clavier est branché, impossible de détacher l’écran à moins de quitter le titre. Normal, puisque la carte Nvidia est alors utilisée. En revanche, lorsque le jeu est lancé via la tablette, puis que l’on branche celle-ci sur le clavier (le GPU Nvidia prend alors le relais et fait gagner quelques i/s), il est alors possible de détacher la tablette (repassage sur le GPU intégré Intel). La possibilité ou non de séparer clavier et tablette n’est pas toujours très claire et incitera la plupart du temps à simplement rester en mode ordinateur complet.

Enfin, le Surface Book supporte Windows Hello et notamment l’ouverture de session avec le visage à l’aide de la webcam. Un petit plus pour qui souhaite un terminal sécurisé. Le stylet quant à lui est toujours le même avec un bouton capable de réaliser trois actions selon le type de pression exercé : un clic lance l’application OneNote, deux clics effectuent une capture d’écran et trois lancent l’assistant Cortana.

Caractéristiques

Voici les caractéristiques proposées pour les 4 versions du Surface Book, facturées respectivement 1649 euros, 2069 euros, 2319 euros et enfin 2919 euros :

  • OS : Windows 10 Professionnel
  • Boîtier : Magnésium couleur argent
  • Dimensions : Ordinateur portable : 232,1 x 312,3 x 13 -22,8 mm / Clavier Clipboard : 220,2 x 312,3 x 7,7 mm
  • Poids : 1516 grammes (sans GPU Nvidia) / 1578 grammes (avec GPU Nvidia)
  • Ecran : PixelSense 13,5 pouces 3000 x 2000 pixels (267 ppp, format 3:2)
  • Stockage : SSD NVMe 128 Go (modèle 1), 256 Go (modèle 2 et 3) ou 512 Go (modèle 4)
  • CPU : Intel Core i5 6300U (modèle 1 et 2), Intel Core i7 6600U (modèle 3 et 4)
  • RAM : 8 Go (modèles 1, 2 et 3), 16 Go (modèle 4)
  • GPU : Intel HD 520 (tous les modèles), GPU Nvidia (modèle 2, 3 et 4)
  • Puces : Wi-Fi ac, Bluetooth 4.0, TPM
  • Ports : 2 x USB 3.0, lecteurs de carte SD, mini DisplayPort, 2 x Surface Connect, prise jack
  • Caméras : 5MP en façade et 8MP au dos

Conclusion

Facturé moins cher en retirant la possibilité de détacher l’écran pour en faire une tablette, le Surface Book aurait simplement été un excellent ordinateur portable capable de rivaliser avec les MacBook d’Apple. Malheureusement, Microsoft demande un prix bien élevé pour une fonctionnalité dont on se servira probablement au final assez peu tant les performances (graphiques et batterie) de la tablette sont limitées.

Reste qu’il s’agit ici d’un très bon premier jet, notamment au niveau de la finition et de l’écran. L’on espère que comme il l’a déjà fait avec les Surface Pro, Microsoft proposera une version améliorée avec, pourquoi pas, de meilleures caractéristiques graphiques pour allier travail et loisir et surtout un mécanisme de charnière moins contraignant. Le risque pris par la firme n’est pas complètement payant, mais impossible de ne pas saluer cette volonté de proposer autre chose.

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