Selon le PDG de Basecamp, le problème de l’Apple App Store résiderait dans l'”absence de choix”
L'Apple App Store réunit plus de deux millions d'applications mais cela n'est pas nécessairement gage que tout va pour le mieux dans cet écosystème. Le store est régulièrement pointé du doigt. Le PDG de Basecamp pense savoir d'où vient le problème.
Jason Fried, PDG de Basecamp, a écrit une lettre ouverte expliquant ce qu’il pense être le véritable problème avec la politique tarifaire de l’Apple App Store. Le souci n’est pas simplement l’argent, bien que ce soit “une grande partie de l’histoire”, c’est surtout “l’absence de choix et la manière dont Apple s’insère constamment entre l’entreprise et les clients.”
L’absence de choix serait le véritable problème de l’Apple App Store
Basecamp a récemment lancé un service d’email multi-plates-formes baptisé “Hey”. 99$ à l’année. Pour l’utiliser, il faut s’acquitter de l’abonnement sur le web. Une pratique que la firme de Cupertino n’apprécie pas, allant jusqu’à rejeter peu de temps après une version venant corriger un simple bug. Apple poussait même le vice à envoyer une lettre aux développeurs expliquant que l’application devait offrir des achats intégrés pour pouvoir débloquer des fonctionnalités. Logique quand on sait que Apple prend 30% de commission sur toutes les transactions. Mais cette manière de procéder ne plait pas, y compris à la Commission Européenne qui enquête sur le sujet suite à des plaintes, notamment de Spotify.
selon le PDG de Basecamp, éditeur de la solution mail Hey
Pour le vice-président de Apple, Phil Schiller, Hey n’aurait même pas dû être acceptée sur le store. Et l’homme précisait que Hey aurait pu l’être si elle s’était conformée à la politique d’Apple. En proposant des tarifs différents via l’app et via le web par exemple. Un pur non-sens, selon Jason Fried. L’homme poursuit en expliquant ce qu’il entend par “absence de choix”. En effet, si les clients de Hey s’inscrivent via l’App Store, Basecamp ne pourra plus leur offrir de remboursements, gérer les changements de cartes de paiement, proposer des réductions, etc. De plus, il ne sera plus possible de transférer les informations de paiement d’une plate-forme à une autre. Si un utilisateur passe de iOS à Android, il pourrait perdre l’accès à son email et tout ce qu’il contient. “C’est pour cela que nous avons un système centralisé universel, non spécifique à une quelconque plate-forme.”
Il conclut sa lettre ainsi : “Alors, que voulons-nous ? Je ne dis pas que les achats intégrés ne devraient pas exister ou qu’ils ne devraient pas être une option. Pour certains, c’est tout à fait compréhensible. Si Apple vous fournit tous vos clients, c’est assez logique. Le taux de 30% reste du vol, purement et simplement, comme le représentant au Congrès David Cicilline l’a dit récemment dans une interview, mais le problème fondamental pour nous, c’est l’absence de choix. Apple, s’il vous plaît, laissez le choix à vos développeurs ! Laissez-nous facturer nos clients via nos propres systèmes pour que nous puissions faire payer comme nous l’entendons. Ce sont nos affaires, pas les vôtres. Et la suggestion de Phil Schiller selon laquelle nous devrions augmenter nos prix pour les clients iOS pour compenser la marge d’Apple viole la loi antitrust.”