Larry Tesler, inventeur du copier-coller numérique, est décédé
Ingénieur chez Apple pendant 17 ans, on lui doit la plus pratique des manipulations informatiques, mais également des innovations dans la manière dont les ordinateurs affichait une interface graphique.
On réalise cette manipulation du bout des doigts sans même y réfléchir aujourd’hui, mais un simple processus comme “copier-coller” ou “couper-coller” a requis l’inventivité d’un ingénieur, Larry Tesler. Ce dernier est passé à trépas lundi, et c’est l’occasion de revenir sur une carrière exceptionnelle. Tesler, né en 1945, a fait des études d’informatique à Stanford bien avant que celles-ci se normalisent. Il est passé par le Stanford Artificial Intelligence Laboratory puis enseigna à l’Université Libre de San Francisco où il reste célèbre pour une leçon intitulée “Comment mettre fin au monopole d’IBM” donnée en 1968. Influencée par la culture hippie, il fonda une communauté sur ces principes en 1970, avant de se voir offrir un poste à l’unité de recherche et développement de Xerox au Palo Alto Research Center par Alan Kay ; l’entreprise était alors célèbre pour avoir inventé et popularisé la photocopieuse.
Xerox, puis Apple
Sous l’égide d’Alan Kay, il prend part à l’invention de l’interface sous forme de fenêtres avec des icônes contrôlables à partir d’un pointeur de souris, alors qu’au même moment une autre unité développe le premier réseau ethernet. Tesler reste dans cette ambiance d’innovation jusqu’en 1979, lorsque, impressionné par les connaissances de Steve Jobs qui visite le laboratoire, il décide de se joindre à la pourtant risquée et relativement nouvelle aventure Apple, quelques mois plus tard. Il participa au développement de Lisa, le premier ordinateur livré avec une souris et une interface graphique, et doté d’un presse-papier pouvant stocker les informations du fameux “copier-coller”.
Un saut du côté d’Amazon et Yahoo!
Après ce projet, il travailla sur un autre dont le destin fut tout aussi funeste : le MessagePad. Malgré son échec à l’époque, on lui doit aujourd’hui les tablettes tactiles ainsi que nos smartphones, et était un appareil ambitieux pour 1993. Quatre ans plus tard, il quittait Apple, fit un saut chez Amazon avant de rejoindre Yahoo! puis de devenir consultant en technologie. Il est décédé lundi. Il s’était confié en 2011 à Luke Dormehl pour son ouvrage intitulée The Apple Revolution évoquant la contre-culture californienne qui a aidé à définir ce qu’était Apple à ses débuts.