Jeux vidéo : Exit la manette, contrôlez le personnage avec la pensée
Le domaine du jeu vidéo pourrait bien évoluer dans les prochaines années.
La pensée pourrait remplacer les manettes et ces nouvelles pistes sont exploitées dans le projet de recherche OpenVibe 2.
Le secteur du jeu vidéo a déjà beaucoup évolué depuis ces 10 dernières années. Les personnages sont contrôlables grâce au geste et à la voix, mais la pensée pourrait bientôt faire son entrée. L’Agence nationale de la recherche a financé ce projet de 2009 baptisé OpenVibe 2. Plusieurs chercheurs se sont retrouvés dans une salle de jeu spécifique. Kylotonn Games, Blacksheep Studio et Ubisoft étaient également de la partie. L’activité électrique du cerveau a été étudiée par des experts qui ont tenté de la transformer en commandes dans un jeu vidéo. Pour obtenir ce résultat, les joueurs ne sont pas munis d’une manette, mais d’un casque assez spécial. Les cobayes ont ainsi pu faire bouger un curseur dans différentes directions tout en activant par exemple une commande. Selon le responsable des interfaces cerveau/ordinateur de l’Inria de Rennes/Bretagne, Anatole Lécuyer, le jeu du futur ne sera pas uniquement contrôlé par la pensée, mais « Nous avons montré qu’il y a un vrai intérêt. Le contrôle mental peut enrichir des jeux ».
Aucun apprentissage spécifique
Le projet a également permis aux chercheurs de mesurer le niveau de distraction ou le degré d’attention en temps réel. Les experts indiquent qu’il n’y a pas d’apprentissage spécifique à suivre pour réussir à jouer avec cette méthode. Le joueur se focalise sur une action. Par exemple, s’il veut déplacer le goal, il lui suffit de le regarder puis de fixer la zone où il souhaite le déplacer. Instantanément, le goal se déplace à l’endroit indiqué par la pensée. D’autres jeux vidéo sont également plus précis, mais il y a encore des progrès à apporter. Ils ont désormais une trame pour travailler, ils doivent se concentrer sur l’élaboration de casques encore plus perfectionnés et peut-être un peu plus design.
Ce concept aurait également d’autres avantages puisqu’il permettrait à des enfants souffrant d’un déficit d’attention de subir une rééducation. Selon le neurologue Jean-Philippe Lachaux, cette méthode « permet de stimuler le contexte de l’école, avec toutes ses sources de distraction ».