Facebook, Twitter : responsables des propos de leurs utilisateurs ?
Le procureur général américain William Barr remet en question une problématique déjà traitée par le passé, qui ne manquera pas de faire réagir les réseaux sociaux et autres acteurs de la "Big Tech".
L’administration Trump n’est pas friande des grands acteurs de la technologie et le fait régulièrement savoir. Il y a encore peu, elle accusait Apple de ne pas coopérer de façon suffisante avec les forces de l’ordre suite à la tuerie de Pensacola. La personne derrière ces accusations était la même qui concerne l’actualité d’aujourd’hui : William Barr. Le procureur général américain a remis en question lors d’une réunion publique la loi actuelle protégeant les réseaux sociaux et Google d’Alphabet d’être qualifiés en tant qu’auteur/éditeur des propos tenus par leurs utilisateurs. On imagine les dérives possibles : une personne faisant individuellement l’apologie du terrorisme ferait porter la responsabilité de sa pensée au site sur lequel il s’exprime, l’élevant en conséquence au rang d’apologue du terrorisme. “Les entreprises du secteur technologique ne sont plus des entreprises marginales. Ils sont devenus des titans” a déclaré Barr lors de cette réunion publique organisée par le Département de la Justice pour examiner l’avenir de l’article 230 de la Loi sur la Décence des Communications (Communications Decency Act).
Faire peser la responsabilité à la plateforme
Barr a interrogé “la nécessité” de l’immunité très large garantie par l’article 230, se demandait si elle était encore pertinente aujourd’hui. Celui-ci les exempte de toute responsabilité concernant les contenus publiés par les utilisateurs, mais reste toujours la possibilité d’être tenus responsables des contenus qui violent la législation pénale ou la propriété intellectuelle. Cet article a permis aux réseaux sociaux de croître sans craindre de suites pénales, pouvant chaque année ajouter confortablement des millions d’utilisateurs. À mesure que se répandent les discours de haine et l’extrémisme, l’article 230 est perçu comme un obstacle à leur réduction.
Démocrates comme Républicains souhaitent un changement
La discussion sur la nécessité de l’article 230 est également liée selon Barr aux “pratiques anticoncurrentielles potentielles des entreprises de technologie” également discutées par le ministère de la Justice et qui ne laissent que peu d’alternatives aux utilisateurs selon Reuters. Démocrates comme Républicains ont appelés le Congrès à modifier la loi.