Bruxelles veut contraindre Skype et WhatsApp à changer de stratégie
La Commission européenne est en train de travailler à une harmonisation des règles qui régissent la confidentialité et le respect des données personnelles chez les opérateurs télécoms et les éditeurs de messagerie.
Les règles européennes qui régissent le marché des télécommunications ne sont pas les mêmes selon que l’on soit opérateur télécom ou éditeurs de logiciels et d’applications de messagerie tels que WhatsApp ou encore Skype. La Commission européenne souhaite une meilleure harmonisation de ces règles, notamment en ce qui concerne l’exploitation des données personnelles des utilisateurs ainsi que la protection des communications, entre autres.
Services web et opérateurs télécoms bientôt sur un même pied d’égalité ?
Depuis plusieurs années les opérateurs européens grognent contre les éditeurs de logiciels de messagerie, tels que Microsoft avec Skype, Facebook avec WhatsApp et Messenger ou encore Google avec Hangouts notamment. Ces éditeurs ne sont en effet pas soumis aux mêmes règles qu’eux alors que leurs services sont similaires. Bruxelles les a finalement entendus et pourrait donc appliquer des règles plus restrictives à ces logiciels de messagerie et de VoIP.
La directive « vie privée et communications électroniques » devrait donc être révisée dans les semaines qui viennent par la Commission européenne. Ces logiciels utilisent les données de leurs utilisateurs pour leur envoyer ensuite des publicités ciblées, une pratique d’où ces éditeurs tirent la majorité de leurs revenus. Les opérateurs doivent eux au contraire protéger les données de leurs clients et n’ont pas le droit de les exploiter. « Au contraire des telcos, les services en ligne sont des acteurs mondiaux à qui l’on permet d’exploiter commercialement les données de trafic et de localisation qu’ils collectent » indiquait ainsi l’opérateur français Orange.
Le chiffrement des communications en question
La Commission européenne va également se pencher sur le chiffrement des communications mis en place pour protéger les utilisateurs dans certaines messageries comme WhatsApp ou Skype par exemple. A la demande des autorités, les opérateurs européens sont dans l’obligation de livrer les informations échangées par leurs clients sur les réseaux mobiles. Mais les géants de la technologie ne sont pas prêts à se plier à cette exigence qui mettrait en péril la sécurité de leurs utilisateurs. Si une telle règle lui était imposée, Facebook « craint de ne plus pouvoir garantir la sécurité et la confidentialité des communications » déclarait le réseau social et il en va de même pour les autres éditeurs.
La Commission devrait présenter une ébauche de la nouvelle directive d’ici la fin de l’année. Il faut sans doute s’attendre à des débats passionnés.