Black Panther : notre avis sur un Marvel important, dépaysant et globalement séduisant
Sans aller jusqu'à révolutionner le MCU, Black Panther propose une aventure qui mélange bien des choses avec talent pour un résultat assez rafraichissant et badass. Notre critique sans spoilers.
18ème (déjà !) film du Marvel Cinematic Universe, Black Panther est là. Et pour tout vous dire, même si à titre personnel j’aime beaucoup le MCU et que j’ai sincèrement apprécié la première introduction du personnage dans Captain America : Civil War en 2016, à l’instar de Spider-Man: Homecoming je n’attendais pas grand-chose de ce nouveau film. Les bandes-annonces m’ont laissé de marbre tant la proposition semblait déjà vue et ne pas apporter grand-chose de concret à l’univers, dont j’attends surtout le climax annoncé Avengers: Infinity War. Si le film de Ryan Coogler (Creed) ne m’a pas donné autant tort que celui sur le nouveau Spidey (Spider-Man : Homecoming : notre avis sur le film que Spidey et le MCU méritaient), force est de constater que Black Panther m’a agréablement surpris, sans pour autant me renverser comme l’annonçait une bonne partie de la presse américaine. Bref, voici notre critique sans spoilers.
Un film qui a les crocs de changements
Situé lui aussi peu de temps après les évènements de Captain America : Civil War, Black Panther démarre par le retour de T’Challa (Chadwick Boseman) dans son pays du Wakanda pour y être officiellement couronné roi après la mort de son père. Pour ceux qui l’ignoreraient, le Wakanda est un pays africain qui se cache du monde extérieur grâce à son niveau technologique très avancé acquis grâce au vibranium, un métal rare aux caractéristiques multiples (énergie, armes, bouclier de Captain America…etc.).
Le premier tour de force du film est d’ailleurs de donner vie à ce pays, où se mélangent avec brio hommages à la culture africaine et technologies futuristes, tant dans les décors que dans les costumes et accessoires. Visuellement ce mariage fonctionne à merveille et donne clairement des envies de tourisme même si on aurait aimé voir le Wakanda davantage. Mais revenons au scénario. À peine de retour, notre héros va être défié pour le trône par Killmonger (Michael B. Jordan), un ennemi sérieux dont nous ne dirons pas plus comme promis.
Les motivations cohérentes de cet antagoniste sont une autre force de Black Panther, car même si au final le scénario n’est pas bien épais, l’ensemble pose des questions intéressantes (politique, culture, loyauté…), évoque des sujets sensibles (colonialisme, réfugiés, situation des Africains à travers l’Histoire…) et tout n’est pas bêtement noir ou blanc comme dans bien des films de super héros. À l’instar de nombreux personnages, le spectateur se retrouve à ne pas trop savoir quoi penser de la situation complexe dans laquelle se trouvent le Wakanda et ses habitants à une heure où le reste du monde évolue de plus en plus vite.
Wakanda forever !
Et puisque l’on parle de personnages, impossible de ne pas en évoquer plusieurs. Si les deux acteurs principaux précédemment cités font leur job sans finalement briller (Boseman est assez plat et Jordan dénote de temps en temps), ce sont avant tout les seconds rôles et notamment des femmes fortes qui tirent le film vers le haut. Mentions spéciales à Andy Serkis (l’enthousiasmant mercenaire Ulysses Klaue), Danai Gurira (la badass Okoye, encore plus efficace que dans The Walking Dead), Letitia Wright (la pétillante soeur de T’Challa, Shuri) ou encore Lupita Nyong’o (Nakia).
Impossible en revanche de ne pas être un peu déçu par la performance de Forest Whitaker qui fait… du Forest Whitaker, ou encore de Martin Freeman qui comme son personnage d’Everett Ross semble un peu perdu et présent surtout pour avoir un semblant de lien avec le MCU. MCU qui met d’ailleurs spécialement l’accent sur l’humour depuis plusieurs films, mais qui ici arrive à mieux se retenir qu’un certain Thor : Ragnarok (Thor : Ragnarok : notre avis sur un Marvel un peu perdu dans la galaxie, mais qui reste efficace). Quelques blagues tombent à plat, mais globalement l’équilibre est bien meilleur et la relation frère-sœur entre T’Challa et Shuri notamment est spécialement réjouissante.
Enfin, sur la forme Black Panther s’en sort globalement bien. Outre le mélange des genres visuels déjà évoqué, le film ose également du côté de la musique en mêlant percussions africaines (par le compositeur Ludwig Göransson, déjà collaborateur auparavant avec Ryan Coogler) et morceaux originaux de Kendrick Lamar pour un résultat qui fonctionne. La réalisation tient globalement la route et propose quelques passages épiques et qui flattent la rétine, malgré quelques effets spéciaux un peu moyens et omniprésents, quelques combats un peu durs à suivre ou encore quelques scènes visuellement trop sombres où l’on ne voit pas grand-chose. Enfin, malgré quelques longueurs ici ou là, les deux génériques de fin arrivent finalement assez vite.
Black Panther : notre avis
Malgré un scénario léger qui retombe finalement rapidement dans le déjà-vu du MCU, Black Panther est un film rafraichissant et globalement réussi. Grâce à son casting secondaire efficace, ses quelques questions de fond intéressantes aussi courageuses que nécessaires ou encore son habile mélange entre hommage à la culture africaine et la technologie avancée du Wakanda, le film de Ryan Coogler propose assurément quelque chose d’assez atypique dans l’univers Marvel pour être relevé. Si le film en lui-même devrait finalement me laisser assez peu de souvenirs à l’avenir, nul doute qu’il est important et que la hâte de revoir ses personnages et leur fort caractère dans les prochaines productions Marvel est bien là.