Une supernova salvatrice a épargné à la Terre, le scénario d’une planète océan
Le destin de la Terre tenait à un fil, et seule une supernovæ lui a évité de devenir une planète océan, ou un caillou déshydraté. Les astrophysiciens expliquent ce phénomène.
Ayant exploité une palette de modèles de formation du système solaire maintenant à notre disposition, des astrophysiciens sont arrivés à la conclusion que notre planète Terre aurait pu tout aussi bien n’être qu’une planète océan, ou pire encore un gros caillou totalement dépourvu d’eau.
La Terre avait plus de chances de devenir une planète sèche, ou inversement une planète océan
Pour aller plus loin, il semble même que ces deux résultats avaient en réalité plus de chance de se produire, que d’obtenir une Terre mixte et équilibrée telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est en tout cas ce que démontrent les connaissances en cosmochimie et en astrophysique nucléaire réunies depuis des lustres via l’analyse de la composition des astéroïdes et des météorites.
Concrètement, nous devons notre chance non seulement à une supernovæ ayant asséché partiellement ce qui aurait pu être une planète océan, mais également à une présence mesurée d’aluminium 26 qui en grande quantité aurait réduit notre Terre à l’état d’astre déshydraté.
La météorite d’Allende a parlé
Pour bien comprendre ce phénomène, on peut notamment se référer aux travaux effectués par les chercheurs Robert Clayton et Jerry Wasserburg, qui ont analysé les fragments d’une météorite primitive récupérée le 8 février 1969 à Allende au Mexique. Appartenant à la famille des chondrites carbonées, celle-ci avait apporté de nombreux renseignements quant à la formation de notre système solaire.
Baptisée Pierre de Rosette de la planétologie – nom qu’elle doit à son grand âge dépassant les 4,5 milliards d’années – elle comporte des anomalies isotopiques dévoilant le rôle joué alors par une supernova lors de sa formation. Ces éléments trahissent notamment l’insertion dans les premiers âges d’aluminium 26, un isotope radioactif à courte durée de vie, mais capable d’assécher son entourage.
Sa présence ou non dans les corps composants le disque protoplanétaire a donc une incidence directe sur le type de planètes ayant une chance de se former dans un système ou l’autre. Dans notre cas, une supernovæ aura donc doté notre système en aluminium 26 juste ce qu’il faut pour éviter un surplus d’eau pour notre planète… Un heureux hasard !