Voiture autonome : le point sur un futur proche
Ce qui passait pour de la science-fiction il y a encore vingt ans semble s'écrire sous nos yeux et se matérialiser à mesure que les générations de véhicules bardés d'électronique se succèdent. Mais la voiture autonome, c'est pour quand exactement ?
Avec les voitures autonomes, le futur toque à notre porte et est plus à notre portée que jamais. Dès aujourd’hui, on construit les voitures du futur et il n’y a que de bonnes raisons de s’y intéresser.
Une implémentation rapide
Le chemin parcouru les dernières années en matière de progrès technique est à lui seul assez remarquable. Des premiers véhicules équipés de technologie d’assistance au stationnement, aux régulateurs de vitesse en passant par les radars de reculs qui équipent la plupart des modèles mis sur le marché aujourd’hui, difficile de nier l’implémentation de plus en plus poussée et accélérée d’électronique à bord des automobiles.
Pour mieux comprendre la direction future d’un marché en plein boom, un simple coup d’œil à la classification OICA (Organisation Internationale des Constructeurs Automobiles) détaillée dans ce document par exemple suffit. Sorte de roadmap pour les constructeurs, elle établit différents jalons qui sont autant d’étapes à atteindre. En France, c’est notamment le groupe PSA qui s’y dirige à pas de géants.
Différents niveaux d’autonomie, différents obstacles
Au 1er degré, « Conduite assistée », l’aide à la conduite est opérée uniquement sous la supervision du conducteur. Celui-ci n’a plus les pieds sur les pédales, mais le réglage automatique de l’allure du véhicule et de sa distance avec les autres se fait sous sa houlette. Celui-ci est sollicité si nécessaire par des alertes indiquant des irrégularités (franchissement involontaire de la voie, risque de collision, proximité trop grande avec les véhicules). Dans le même temps, le système peut prendre la main sur la conduite pour prévenir des accidents grâce au freinage automatique, à l’ajustement de la dérive du véhicule et dans un sens plus pratique, au « Park Assist » qui permet de piloter le système de direction pour se garer.
Au 2ème degré, « Hands off » ou sans les mains, la conduite automatisée se fait sous surveillance du conducteur alors que le véhicule est libre de circuler de côté et en ligne droite. L’intervention du conducteur est minime, mais peut être requise à tout moment. Ces fonctions de conduite automatisées seront lancées dès 2018.
Au 3ème degré, ce ne sont plus seulement les mains et les pieds qui cessent de contrôler le véhicule, mais les yeux, à travers la personne derrière le volant. La conduite est automatisée en certaines situations précises, sans surveillance du conducteur — sur une autoroute notamment, où le véhicule pourra ajuster automatiquement sa vitesse et sa distance en fonction des autres voitures présentes sur la route, mais aussi doubler d’autres véhicules et gérer les situations d’urgence comme le freinage et la rectification de trajectoire en cas de dérive. Le conducteur est toujours requis derrière le volant, mais son intervention ne sera qu’exceptionnelle. Cette phase sera lancée dans seulement trois ans
Au 4ème degré, « Mind Off », l’intervention humaine n’est plus nécessaire et la conduite est automatisée, sans besoin de prise en main, permettant aux voyageurs de se consacrer pleinement à des tâches secondaires (lecture, visionnage d’un film, etc.).
Le 5ème et dernier degré, « Automatisation complète » ou « driverless » ne requiert plus de conducteur. L’ensemble des tâches de conduite est effectué automatiquement, que ce soit dans des situations définies ou d’urgence. Vraie étape vers le futur, elle devrait éviter les accidents inhérents au comportement humain (vitesse élevée, inattention, fatigue visuelle et physique) et permettre également aux moins mobiles de se mouvoir plus facilement.
Une solution à différents problèmes
Pour voir plus loin que la simple convenance qu’offre une voiture autonome qui n’a plus besoin d’être pilotée, il faut prendre du recul et imaginer les choses à une plus grande échelle. Si les voitures autonomes communiquent entre elles grâce aux technologies embarquées, et peuvent notamment gérer une équidistance parfaite entre différents véhicules, alors elles sont une solution toute trouvée aux engorgements routiers, et notamment à l’effet fantôme d’un ralentissement créant un bouchon.
Particulièrement bien illustré dans la vidéo ci-dessus, le problème exposé par Yuki Sugiyama et consorts en 2008 dans “The Mathematical Society of Traffic Flow” serait résolu d’une manière tout aussi mathématique : si tous les véhicules accélèrent en même temps tout en maintenant une distance exacte entre chacun, la circulation peut reprendre de façon plus fluide et éviter cet écueil.
Le toujours pédagogique CGP Grey expose le problème différemment : à un feu de signalisation qui passe au vert, l’intervalle entre le moment où une voiture démarre, puis la suivante, puis la suivante et enfin la vôtre, ne permet pas à un nombre optimal de véhicules de franchir le feu. Le cœur du problème n’est ainsi pas les voitures mais la coordination entre celles-ci. En assurant un démarrage simultané des voitures cependant, le flux de circulation est optimal.
Alors que l’on cherche encore à rendre nos routes plus efficaces en optimisant le niveau de service routier, les véhicules destinées à circules sur celles-ci pourraient bien apporter une réponse définitive en quelques années à des problèmes vieux de plusieurs décennies.