Un astronaute a failli se noyer dans son scaphandre lors d’une sortie dans l’espace
Sur son blog, l'astronaute italien fait le récit de sa dernière sortie dans l'espace qui a bien failli lui être fatale.
Luca Parmitano est un astronaute italien qui est arrivé au bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) le 28 mai dernier. Il a été envoyé pour une mission de longue durée par l’Agence spatiale européenne (ESA).
Le 16 juillet dernier, l’italien effectue une sortie dans l’espace qui doit durer environ 7h. Mais une heure et demie après le début de sa mission, un accident survient : de l’eau arrive dans son scaphandre pour une raison inexpliquée. Il fait le récit de son aventure terrifiante sur son blog.
L’astronaute raconte : “La sensation inattendue d’avoir de l’eau sur la nuque me surprend et je suis dans un endroit où je préférerais n’avoir aucune surprise“. Immédiatement, il prévient son collègue l’astronaute américain Chris Cassidy et la base à Houston.
“Je sens tout à coup que la température du liquide est trop froide pour être de la sueur et j’ai la sensation distincte qu’elle s’accroît en volume.” Rapidement, Mission Controle lui donne l’ordre d’arrêter sa mission et de rentrer dans l’ISS. Mais au cours du lent chemin de retour vers la Station “la sensation que l’eau augmente devient une certitude“. L’astronaute explique que l’eau en apesanteur ne s’accumule pas dans le fond du casque, mais se colle à toutes les parois. “L’eau recouvre presque toute la partie frontale du viseur à laquelle elle adhère, réduisant d’autant ma vision”, raconte-il. Il craint aussi que l’eau puisse couper les communications en brouillant son micro et son casque.
Une fuite du système de refroidissement de la combinaison ?
Sa visibilité est fortement réduite à cause de l’eau : “Je ne sais pas si la prochaine fois que je respirerai, je réussirai à me remplir les poumons d’air ou de liquide“. Il avance lentement le long de l’ISS jusqu’à la porte du sas de recompression. “Je m’impose de rester calme et avec patience je cherche en tâtonnant les poignées (du sas de recompression ndlr) tout en pensant en parallèle à comment faire pour éliminer l’eau si elle devait arriver à la bouche.” Il pense à un moment à ouvrir la valve de sécurité du casque pour “dépressurisation contrôlée” même si il admet que “créer une brèche dans la combinaison spatiale est la dernière carte à jouer“.
Au bout de quelques minutes, “qui semblent durer une éternité“, il arrive enfin dans le sas. Pendant la repressurisation, il pense : “si l’eau devait me submerger, je pourrais toujours ouvrir le casque: je perdrais probablement conscience mais ce serait toujours mieux que me noyer dans le casque“. Il est finalement parvenu à rentrer sain et sauf dans l’ISS.
La Nasa a bien évidement mené une enquête pour comprendre les raisons de cette anomalie qui aurait pu couter la vie à l’astronaute. Pour le moment, l’hypothèse principale retenue est une fuite du système de refroidissement de sa combinaison.