Tweets racistes : La polémique enfle, Fleur Pellerin réagit
Twitter est toujours réticent à faire de la délation.
Face au refus de Twitter de dénoncer les auteurs de messages racistes et antisémites, la ministre de l’Économie numérique intervient dans l’affaire.
Mardi 8 janvier, le réseau social a été entendu lors d’une audience en référé au tribunal de grande instance de Paris (TGI). Le site de miccro-blogging a en effet été assigné en justice en novembre par l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et l’association J’accuse – action internationale pour la justice, après la multiplication de messages antisémites reprenant les hashtags #unbonjuif et #unjuifmort.
Toutefois, les représentants du site ont indiqué que Twitter refuse de communiquer les données permettant d’identifier les auteurs de tweets racistes ou antisémites sans l’accord de la justice américaine.
La ministre déléguée à l’Économie numérique, Fleur Pellerin a alors réagi à la polémique. “Twitter vient d’ouvrir une antenne commerciale en France, et souhaite vraisemblablement s’installer en Europe, donc je pense qu’ils ont tout intérêt à s’adapter aux cultures juridiques et philosophiques et éthiques des pays dans lesquels ils souhaitent se développer”, a déclaré la ministre lors d’une interview sur LCI.
Négociations en cours
Fleur Pellerin a ajouté que le gouvernement était actuellement en discussions avec les responsables de Twitter et que ces derniers étaient tout à fait « réceptifs ».
“La difficulté à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui, c’est que nous avons affaire à une entreprise qui a son siège aux États-Unis et où la conception de la liberté d’expression est peut-être plus extensive et donc il nous faut trouver un terrain d’entente”, a poursuivi la ministre française. “Tout cela s’inscrit dans une négociation davantage que dans un combat juridique”, a-t-elle insisté.
D’autant qu’en France, il y a un véritable vide juridique sur ce point. Les données étant collectées et conservées outre-Atlantique, Twitter est donc théoriquement soumis aux lois américaines. “Dois-je me soumettre à la loi des différents pays où j’exerce ? Je ne sais pas”, a lancé hier l’avocate de Twitter, lors de l’audience.