Test Wiko Darkfull

Par Nicolas Catard publié le 12 novembre 2013 à 14h15.
7 /10

Notes

  • Design
    8
  • Écran
    8
  • Connectivité
    7
  • Puissance
    5
  • Photo
    6
  • OS
    4
  • Autonomie
    6
  • Prix
    9

Avantages

  • Superbe écran full HD 5"
  • Design très réussi
  • Double sim
  • Prix très agressif

Inconvénients

  • Une modeste puissance
  • Autonomie un peu juste
  • Pas de 4G
  • Mise à jour Android incertaine
  • Appareil photo moyen

Nous avons passé le Darkfull, smartphone conçu par la société Wiko, au crible. Voici notre avis.

Mais qui est Wiko ?

Wiko, c’est la petite marque qui monte. Elle est française, créée en 2011 à Marseille, mais son capital a quitté la cité de la bonne mère, et il est désormais 100% chinois. Wiko imagine des smartphones et les fait fabriquer en Chine par sa maison mère Tinno.

Wiko est donc bien placé pour concevoir des produits que les français attendent, et éviter les appareils conçus pour un public asiatique, et qui eux, sont assez friands du coté bling-bling.

Avec le DarkFull, qui est annoncé comme le haut de gamme de la marque, Wiko souhaite rivaliser avec les ténors de la mobilité sous Android que sont Samsung, Sony, HTC, ou LG. Mais le pari est-il réussi pour autant ?

Design

Au premier abord, la rencontre est réussie, la première impression est très agréable. Ici, pas de coque brillante en plastique, mais un arrière en alu du plus bel effet. La face avant est du même acabit, à la fois sobre et très classe. Le Darkfull est aussi très léger et son form factor est réussi, légèrement inspiré du Samsung Galaxy S4.

Le nouveau haut de gamme à l’ergonomie réussie

Quant à l’ergonomie, le Darkufll tient plutôt bien en main, mais nous avons noté un défaut assez gênant, le bouton de sortie de veille est petit et pas assez en relief, et il est donc très difficile à agripper, vous vous y reprendrez souvent à deux fois pour allumer l’écran.


Écran

Passons justement à l’écran. Le Darkfull possède un superbe écran full HD avec dalle IPS d’une taille de 5″. Il est protégé par une surcouche Corning Gorilla Glass 2, qui commence tout de même à dater. La 3ème version étant déjà dispo depuis plusieurs mois. L’écran est d’excellente qualité et il est impossible de distinguer les pixels, le Darkfull étant doté d’une densité de pixels impressionnante de 441 ppi.

L’image est magnifique, nos yeux sont ravis. Une fois une vide lancée en plein écran, les boutons Android s’éteignent et rien ne vient perturber le spectacle. Nous avions eu la même impression sur le LG G2.

Connectivité

Comme sur tous les smartphones Wiko, et comme c’est généralement le cas des smartphones vendus en Asie, le DarkFull possède deux emplacement de cartes Sim.

Si vous ne voyez pas à quoi ça sert, c’est en toute logique pour héberger et faire cohabiter deux abonnements distincts dans un seul et même appareil, c’est la solution idéale pour toux ceux qui jonglent entre deux abonnements ou ceux qui veulent avoir leur abonnement perso et pro dans une seule poche.

Et quand on sait qu’il existe en France plus de lignes de mobiles que d’habitants, on se dit que c’est finalement un détail sur lequel devrait se pencher bien d’autres constructeurs. Encore un bon point pour Wiko.

Une connectivité ultra complète mais sans 4G

Outre les classiques Wifi, Bluetooth, on peut tout de même noter une absence remarquée : le Darkfull n’est pas compatible 4G ! Pour un smartphone sorti en fin d’année 2013, c’est presque une faute grave, mais celle-ci  revient au constructeur Mediatek, qui ne maitrise tout simplement pas la technologie 4G. Cela viendra sans doute, mais pour le Darkfull, il faudra se contenter du H+. Wiko nous l’a indiqué, un prochain modèle équipé d’une puce 4G est en cours de conception. Nous l’attendons avec impatience.

Puissance

Le processeur qui équipe le Darkfull est un quad core à 1,5 Ghz fabriqué par Mediatek. Mais attention, il y a Quad core et Quad core. Ici, n’espérez pas la puissance et la fluidité d’un Snapdragon 800, qui équipe le LG G2, le Xperia Z Ultra ou le Galaxy Note 3, le Mediatek est un processeur certes quadruple coeur, mais dont la puissance de calcul est bien plus modeste. Nous avons d’ailleurs passé le Darkfull au test de torture avec Antutu Benchmark. Et le résultat est assez médiocre, peut-être pas catastrophique, mais sur l’ensemble de tests, il place le Darkfull entre un Samsung Galaxy S 2 et un HTC One X, des smartphones sortis fin 2011 et début 2012.

Pourquoi un tel résultat ? En faisant le choix de composants bon marchés, Wiko (ou est-ce un choix de Tinno, très lié à Médiatek) ne peut pas espérer de miracle. Si Wiko tient à progresser sur sa place de numéro 3 de fabricant des smartphones vendus hors packs en France, il vaut mieux conserver des prix bas. Ainsi, pas de miracle, Wiko n’a pas la puissance industrielle et financière de Google et ne peut donc pas vendre à perte comme le fait sans doute Google avec le Nexus 5.

Un smartphone puissant… sur le papier

Ainsi, l’utilisation dans les applications gourmandes nous a laissé perplexe, ou plutôt mitigé. Un petit test sur Rayman Jungle Run s’est révélé fluide et sans ralentissement. En revanche, sur Real Racing 3, on est loin de la fluidité d’un LG G2, notre smartphone de référence. Avec le Darkfull, on a l’impression de ne pas dépasser les 15 images par seconde, c’est dommage, mais tout à fait cohérent avec les résultats du benchmark.

Et donc même si le Darkfull s’annonce comme un smartphone haut de gamme, c’est dans la propre gamme de Wiko qu’il l’est avec certitude. Mais comparé aux autres smartphones Quad Core 5″ du marché, il est dans la fourchette basse.

Pour nuancer ce résultat, n’oublions pas que tout le monde n’a pas besoin d’une machine de guerre pour faire du snapchat, du Facebook et du Candy Crush Saga… Et donc même si le résultat du benchmark laisse le DarkFull loin derrière les stars du moment, il ne faut pas oublier qu’il est tout de même largement satisfaisant sur bon nombre de points et qu’il sera largement suffisant à la plupart des utilisateurs.

A noter que le Darkfull possède 2 Go de Ram et 16 Go de mémoire de stockage, mais celle dernière ne peut pas être étendue, car il n’y a pas de port micro SD.

Photo

Coté appareil photo, Wiko propose un capteur de 13 Megapixels à l’arrière et 5 Megapixels à l’avant. C’est bien plus que beaucoup de ses concurrents, mais nous verrons plus tard que ça n’est pas obligatoirement synonyme de photos de grande qualité.

Comme le Darkfull tourne sous une version pure Android, il faudra se contenter des fonctions classiques de l’OS mobile de Google. On note ainsi un réglage de balance des blancs, quelques effets de couleurs, un éditeur d’image minimaliste, et la capacité de filmer en Full HD. Mais pour la caméra, impossible de définir précisément les réglages de fréquence d’image, les informations sont sommaires et pas détaillées. On aurait aussi beaucoup aimé une stabilisation dont l’absence se fait cruellement sentir, et la qualité de l’optique aussi bien en photo qu’en vidéo est assez moyenne.

Tout cela confirme bien l’adage selon lequel ce n’est pas le nombre de pixels qui fait la bonne photo, c’est principalement la qualité des optiques, et accessoirement la personne qui prend la photo, mais ça, Wiko n’y est pour rien.

OS

Niveau  logiciel, le Darkfull est équipé d’une version pure Android Jelly Bean 4.2.1, sans aucune surcouche constructeur. Aucune surprise donc, mais on notera de nombreux ralentissements lorsque l’on se balade dans les menus. Et à ce sujet là, il est important de rappeler que Wiko est au centre d’une polémique, mais qui n’est pas réellement de son propre fait.

Les smartphones Wiko sont en effet basés sur des composants Médiatek, société apparemment très proche de Tinno, la maison mère de Wiko. Et c’est de là que viennent la plupart de ses problèmes. En effet, Mediatek ne livre pas les sources de ses drivers aux développeurs Android, et il est donc impossible d’installer des roms alternatives comme Cyanogem Mod. Wiko s’est ainsi mis à dos la communauté des bidouilleurs mais aussi des utilisateurs classiques qui n’ont semble-t-il jamais vu l’ombre d’une mise à jour de leurs smartphones vers des versions plus récentes d’Android.

Et si Wiko ne met à pas ses smartphones à jour, le Darkfull, qui est livré est en Android 4.2.1, devrait malheureusement le rester.

Autonomie

Concernant l’autonomie, sa batterie de 2000 mAh est un peu juste. Elle permet au Darkfull de rester actif une journée entière mais dès le lendemain matin, il faudra le recharger. On peut cependant regretter le choix d’une batterie de cette capacité. En effet, si il est loin d’être le seul à juste tenir une journée complète, elle semble sous-dimensionnée pour alimenter une écran 5″ full HD et un processeur à quatre coeurs. Ainsi et malgré une autonomie annoncée de 175h, soit une semaine, la réalité est plus sévère. En ayant utilisé le Darkfull de manière normale pendant une semaine, il a fallu le remettre à charger tous les soirs.

Prix

Enfin, parlons du prix, le Darkfull est le haut de gamme de Wiko, mais dont les smarpthones sont généralement classés dans les modèles d’entrée de gamme. Le prix de départ était donc 299 euros. Mais face à la concurrence, et surtout celle du Nexus 5 qui fait beaucoup mieux sur tous les plans, et qui est désormais disponible, et pour un prix de seulement 50 euros supérieur à celui du DarkFull, Wiko a décidé de baisser celui du Darkfull qui se retrouve désormais vendu 269 euros.

A ce tarif là, le rapport qualité prix est correct. Techniquement, il ne rivalise évidemment pas avec le Nexus 5, mais si on compare le Darkfull à certains autres smartphones vendus plus de 450 euros hors pack, il reste une excellente affaire.

Prise en main Vidéo

Conclusion

Le Darkfull est très intéressant si vous souhaitez utiliser deux abonnements dans un seul téléphone et que la 4G ne vous intéresse pas plus que ça. Si le DarFull est loin d’être parfait, il conviendra parfaitement à un utilisateur qui ne cherche pas une bombe de puissance. Pour les autres, le Nexus 5 sera sans doute un meilleur choix.

Notons enfin, une petite note spéciale pour la société Wiko. Nous saluons la persévérance de cette marque française, qui se bat contre les mastodontes asiatiques et américains, c’est courageux et apparemment, ça paye !