Après la virée spatiale, Logan atterrit donc en Californie dans les ruines du Sylvarox Theatre (ouch spoiler !) avec son frère (d’arme) Hesh. Il se promène, tire sur tout ce qui baragouine latino. Ce n’est plus une surprise comme vous avez dû le voir mais l’action en mode solo est des plus pépères. Quelle que soit la mission, on est tenue par la main par les gamedesigners. En d’autres termes, entre les personnages qui vous accompagne et vous montre le chemin ou le décor qui empêche de prendre des chemins de traverse, le jeu s’apparente à un rail-shooter enrichi de quelques fantaisies. Certes, désormais on peut glisser sur une surface lisse, mais ce n’est pas non plus une « révolution » copernicienne.
Dès la seconde mission (sur une vingtaine), Riley joue les éclaireurs. Un Gi de plus, pourquoi pas. Mais il est poilu comme un singe (ce n’est pas un yeti ou Chewie) et avance à quatre pattes comme Didier. Vous l’avez compris, Riley est le berger allemand qui fait son irruption dans la saga COD pour lui donner du chien ou du moins dépoussiérer la série. Certes au début, ça amuse d’envoyer le clébard chercher des nonos avec de la viande autour mais l’on perd vite patience de jouer les dogsitters. Sans raison apparente, Riley disparait au début d’une mission. On ne sait pas si l’animal course les chats ou se repose au soleil. Au début d’une autre mission, pas de chance Riley réapparait mais il blessé. Semper Fi comme dirait les Marines. On n’abandonne pas un frère. Alors, il faudra faire les aides-soignantes véto et porter le chien, le déposer pour tirer puis reprendre le toutou jusqu’à la fin de la mission. Qui eut cru qu’on pouvait être dans un épisode de Daktari (les plus vieux comprendront, les plus jeunes ont Wikipedia) en restant un commando d’élite.
Ce Call Of Duty Ghosts garde les recettes qui ont fait le succès des précédents volets. Ainsi, il est toujours sympathique de voir du pays et shooter des méchants. En termes de théâtres d’opération, cet opus fait le grand écart entre la station orbitale et les abysses tropicaux, remplis de grands squales. Armé de votre courage, une mitrailleuse dans la main droite, un pistolet dans la main gauche, quelques grenades dans les poches et de temps en temps un lance-roquette et autres joujou du genre, vous allez affronter la chaleur de la jungle mexicaine, la froideur d’une base de la Fédération nichés dans les des Andes chiliennes, la pénombre d’une plateforme pétrolière en Antarctique, des grappes d’ennemis sur le pont d’envol d’un porte d’avion, le feu nourri sur un train infernal… j’en passe.
Call Of Duty Ghosts alterne missions en intérieur et en extérieur, accompagnés ou totalement solo pour garder éveiller le joueur. L’atmosphère est bien rendue mais l’on aimerait plus d’initiatives et de libertés. La sortie extra-véhiculaire dans l’espace est rafraichissante mais elle n’est une courte parenthèse dans le parcours du jeu. Les missions en commando fusillé marin à la Navy Seals est amusante avec les balles ralenties et dévies par l’eau. On est obligé de modifier son jeu et son skil. On trouve également d’autres missions solo distrayantes comme la conduite d’un char à toute vitesse dans une base satellite. L’adrénaline est toujours présente mais pour un FPS de la classe de Call Of Duty, on aurait aimé encore plus d’excitations, de découvertes. L’équipe d’Infinity Ward s’était pourtant associé le concours de Stephen Gaghan, auteur talentueux de Syriana et scénariste oscarisé pour Traffic. Même si on n’attend pas d’un FPS un niveau élevé de narration, à part sortir des vieilles recettes de méchants russes/arabes/chinois/extraterrestres/monstres/zombies, le mode solo ne restera pas un souvenir impérissable. D’ailleurs, les zombies sont au rendez-vous en multi-joueurs dans le mode Extinction.
Fort d’une communauté de fans (plus de 100 millions de joueurs dans le monde), de casuals gamers, de curieux de blockbusters ludiques, Call Of Duty mériterait de tirer vers le haut le niveau. Là encore, on est déçu que l’IA soit de l’intelligence superficielle. Les méchants ne vous voient pas venir avec vos gros sabots alors que vous n’êtes pas loin. Quand Riley passent dans les hautes herbes, il échappe à la surveillance du quadrillage ennemi. Le procédé manque de crédibilité. On ne peut pas utiliser le décor pour détruire ou se cacher des hostilités. Il n’existe pas plusieurs possibilités pour terminer une mission, on fonce dans le tas et on tire sur tout ce qui bouge.
Pour la campagne solo, vous mettrez 5-6 heures pour parvenir à bout de la vingtaine de missions. Les nombreux points de restaurations automatiques facilitent la tâche pour écourter cette aventure.