Pirates des Caraïbes 5 : notre avis sur un opus peu surprenant mais divertissant
Disponible depuis ce mercredi 24 mai en salles, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar parvient à légèrement redorer le blason de la saga, mais à peine plus. Voici notre critique.
Rarement une licence aura aussi bien illustré la notion de naufrage au fil des années et de ses épisodes que Pirates des Caraïbes. Après un premier film frais et spécialement apprécié en 2003 et un 2ème opus sympathique mais sans plus en 2006, Walt Disney n’a cessé de descendre toujours plus dans les profondeurs de la médiocrité pour atteindre le summum avec le dernier en date, La Fontaine de Jouvence. En tout cas jusqu’ici, puisque le 5ème film de la licence, Pirates des Caraïbes : La Vengeance de Salazar (Dead Men Tell No Tales en VO), remonte assurément la barre.
Salazar, parce qu’il le vaut bien
Dans cette nouvelle aventure, le célèbre Jack Sparrow (Johnny Depp) n’est que l’ombre de lui-même (pire que d’habitude, oui c’est possible). Sans navire ni équipage, le présent et l’avenir du pirate ne sont pas roses, d’autant plus qu’un vieil ennemi, le Capitaine mort-vivant Salazar (Javier Bardem), vient de s’échapper du Triangle du Diable avec comme seule motivation d’éradiquer les pirates et se venger de Sparrow responsable de la malédiction qui l’a enfermé là pendant des décennies.
Seul moyen pour Sparrow de s’en sortir face à cet ennemi redoutable : mettre la main sur le légendaire Trident de Poséidon, unique objet capable de briser les malédictions. Pour cela, il va mettre en place une alliance improbable avec deux jeunes nouveaux personnages également à la recherche du Trident pour leurs propres raisons. Henry Turner (Brenton Thwaites), fils de Will Turner, et Carina Smyth (Kaya Scodelario), une femme de science dont l’intellect la fait passer pour une sorcière auprès des hommes de l’époque.
Johnny Derp
Ce nouveau duo de héros a une double vocation : proposer une sorte de nouveau départ scénaristique permettant à la fois aux nouveaux venus d’embarquer mais aussi de simplifier une histoire globale devenue trop chargée au fil des films, tout en épaulant activement un Johnny Depp dont le jeu tout en ivresse et désinvolture reste drôle mais déjà vu. Si l’interprétation de Henry pourra sembler cela dit un peu fade, c’est surtout que celle de Carina est pleine de dynamisme et de malice. C’est bien simple, quand Kaya Scodelario est à l’écran elle a tendance à voler la vedette à tous les autres acteurs présents, sauf peut-être au charismatique Javier Bardem dont le rôle de méchant lui va sans surprise comme un gant.
D’une durée d’un peu plus de 2h, Pirates des Caraïbes 5 est un véritable exemple de blockbuster Disney. Le film est calibré juste comme il faut au niveau de son rythme pour ne pas s’ennuyer et son intrigue est pensée pour parler aussi bien aux néophytes qu’aux amateurs de la licence. Cela dit ces derniers devraient spécialement apprécier les nombreux détails et révélations liées aux précédents films, quand les autres devront raccrocher quelques wagons comme ils le peuvent sans pour autant avoir le sentiment d’être trop perdus.
La recette Disney appliquée (un peu trop) à la lettre
En revanche, qui dit film sorti d’un moule dit manque de surprises. C’est bien simple, avec ses gros sabots scénaristiques Pirates des Caraïbes 5 ne surprend quasiment jamais et comme une attraction Disney ne sort jamais des rails. Quelques situations et dialogues font régulièrement rouler les yeux du spectateur dans leurs orbites tant certains passages sont lourds ou téléphonés, mais heureusement la majorité des scènes et répliques font mouche pour compenser. Le film évite les longs dialogues inutiles et il semble que la leçon des précédents Pirates des Caraïbes a été retenue.
Ce 5ème opus se fait aussi spécialement plaisir sur les scènes d’action absurdes (renforcées par une musique qui en fait des tonnes aussi) et les effets spéciaux, bien que la réalisation de Joachim Ronning et Espen Sandberg nous a semblé plusieurs fois un peu brouillon dans certains combats. Reste que les affrontements en mer et sur terre flattent la rétine et que, globalement, le film fait parfaitement son job de divertissement à gros budget à défaut d’être inoubliable en dehors de quelques scènes qui pourraient rester dans les mémoires.
Pirates des Caraïbes 5 : notre avis
À défaut d’être surprenant, Pirates des Caraïbes 5 est divertissant. Et c’est déjà pas mal. Assurément plus réussi que les derniers opus, ce nouveau film n’est peut-être pas aussi marquant que le premier, mais il évite bien des écueils et lourdeurs qui auraient pu achever la licence en perdition. La Vengeance de Salazar vient ainsi se placer dans la case des blockbusters estivaux qui font leur travail sans guère briller plus, même si les adeptes de la franchise devraient spécialement en apprécier certains éléments.