Le Royaume-Uni : un vaste plan de surveillance du web
Les citoyens britanniques ont du soucis à se faire, leur gouvernement souhaite mettre en place un dispositif de contrôle de l'internet, capable de lire tous les mails de la population du pays.
Un système de contrôle qui suivrait également la navigation internet des ressortissants, une véritable atteinte à la vie privée en somme.
Selon les premières informations, le ministère de l’Intérieur britannique serait sur le point de présenter une nouvelle loi. Cette dernière aurait pour but de permettre une surveillance généralisée des moyens de communications modernes (Internet, réseaux sociaux, mails, appels téléphoniques).
Ce nouveau dispositif permettrait aux autorités du pays de connaitre l’identité des personnes qui communiquent entre elles ainsi que la date et le moment précis de la communication. Un fichier qui listerait des informations similaires à une facture téléphonique détaillée, sans toutefois présenter le contenu des messages.
Ce projet de loi donnerait aux autorités s’il venait à voir le jour, la possibilité de consulter des conversations privées sans avoir l’autorisation préalable de la justice. Un porte parole du ministère de l’Intérieur britannique déclare, “Il est crucial que la police et les services de sécurité soient en mesure d’obtenir certaines données sur les communications, dans certaines circonstances, afin d’enquêter sur les crimes graves et le terrorisme, pour protéger la population”. Il sera normalement présenté au mois de mai à l’occasion du discours de la reine Elizabeth définissant le programme législatif.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel projet est proposé au Royaume-Uni, ainsi en 2006 le Parti travailliste avait tenté de lancer une base de données regroupant toutes les informations des téléphones, les SMS, mails échangés, ainsi que l’historique des navigations internet. Il avait ensuite été abandonné face aux refus et l’opposition des conservateurs et des libéraux-démocrates en 2008.
L’annonce de ce nouveau projet n’aura pas tardé à susciter de vives réactions auprès des défenseurs de la vie privée, des fournisseurs d’accès à Internet ainsi que de certains hommes politiques. Ainsi pour Nick Pickles, directeur du groupe de pression Big Brother Watch, ce projet est une “étape sans précédent qui verrait la Grande-Bretagne adopter le même type de surveillance que la Chine ou l’Iran”.
La mise en place d’un tel dispositif passerait par l’installation d’appareils par les FAI qui permettraient aux autorités compétentes d’accéder en temps réel à toutes les communications internet de Grande-Bretagne.