Kabam : les projets du roi du free to play
Kabam est l'un des studio qui montent dans le free to play sur mobile. Nous sommes allés leur poser quelques questions.
Le studio américain Kabam est un ovni du jeu video. Spécialisé dans le free to play sur mobile, il fait près de la moitié du chiffre d’affaire de Ubisoft, mais reste malgré tout totalement inconnu de la grande majorité des gamers.
Et pourtant ses jeux cartonnent ! A tel point que le studio est en train d’étoffer ses équipes dans le monde entier et vient d’ouvrir son nouveau siège européen à Berlin.
Bonjour Andrew. Quand sortirez-vous un jeu sur Windows Phone ?
Bonjour Nicolas, très bonne question ! Microsoft veille à ce que les appareils Windows Phone aient tous des tailles et des résolutions d’écran respectables. Nous étudions sérieusement cette possibilité, même si je ne peux pas encore en parler plus en détails pour le moment.
Dès qu’une plateforme prend un positionnement agressif ou une direction intelligente, nous cherchons à définir quelles opportunités cela peut représenter pour Kabam. Nous serons là pour les gamers où qu’ils aillent.
Vous avez beaucoup de succès avec des licences issues de film (The Hobbit, Le Parrain…). Quelle sera la prochaine ?
Je ne peux malheureusement pas en parler, mais je peux en revanche vous parler de notre prochain jeu, Blast Zone. Il s’agit d’un jeu d‘action organisé en session de 4 joueurs qui affrontent l’environnement ou en joueurs contre joueur.
Le jeu rappelle certains classiques de Nintendo, mais en y ajoutant une histoire plus construite. Le jeu est dispo sur iOS et se joue par contrôle tactile.
Avez-vous l’intention de profiter de l’ouverture des consoles next gen aux jeux en free to play et de publier des jeux sur PS4 et Xbox One ?
Les ventes de PS4 et Xbox One sont effectivement élevées et Kabam observe attentivement le phénomène. Nous construisions généralement nos jeux pour des plateformes et un usage spécifiques.
Pour l’instant, nous sommes concentrés sur les supports mobiles du fait de leur très forte croissance. Le taux d’équipement en tablettes continue de progresser à un rythme incroyable avec une augmentation de 42% attendue sur les quatre prochaines années.
Concernant les consoles, c’est effectivement un réservoir de croissance et nous sommes convaincus que le free to play y a sa place. Toutefois, ce marché ne devrait pas atteindre sa masse critique avant cette année ou l’année prochaine.
Voilà pourquoi nous envisageons cette opportunité sans pour autant avoir de plan immédiat de développement sur console.
Et que penses-tu des consoles Android comme la Ouya ou la console Amazon Fire TV ?
Je suis très excité par la Amazon Fire TV, j’en ai d’ailleurs précommandé une il y a quelques jours à peine. Il faut dire que l’un des problèmes mais aussi un plaisir dans mon boulot, est que je dois acheter toutes les plateformes de jeu disponibles !
Ce que j’ai entendu sur Fire TV est fantastique et j’ai hâte de tester ça. Concernant la Ouya, c’est un produit intéressant avec une bonne équipe portant le projet. Mais dans l’industrie du hardware, il est très difficile d’atteindre la bonne taille à moins d’être une entreprise du calibre d’Amazon, Apple ou Google ou Microsoft.
Kabam a déjà travaillé avec eux et continue de le faire. Nous sommes toujours à l’affût des nouveaux produits et services proposés sur le marché et à l’avenir vous nous verrez faire des choses intéressantes avec eux.
Et les Smart TV ?
Les Smart TV représentent une opportunité intéressante au niveau mondial, mais sur les marchés sur lesquels nous concentrons actuellement notre activité, c’est encore un peu tôt et nous sommes en phase d’observation.
Quels sont les projets de Kabam à propos de la réalité virtuelle ?
En tant qu’entreprise, nous investissons toujours une partie de notre budget dans l’innovation, que ce soit de l’innovation technologique, de design, d’outils ou simplement l’exploration de nouvelles plateformes. Nous avons travaillé à des prototypes sur la technologie Oculus et nous y avons même testé quelques versions initiales de nouveaux jeux. Nous avons testé des modes de jeu et des angles de vue pour savoir quelle expérience de gameplay il serait possible d’obtenir.
En interne, nos équipes adorent ! L’expérience de la réalité virtuelle est très immersive, notamment dans le cas des jeux très fouillés qui vous emmènent carrément ailleurs. Toutefois, le taux d’adoption de cette technologie est encore très limité pour l’instant alors que chez Kabam, nous cherchons à concevoir des jeux pour le public le plus large possible à un niveau mondial.
Nous restons proches de l’équipe Oculus. Nous savons qu’ils obtiennent de bons résultats et que l’acquisition par Facebook les a mis dans une position très différente de celle qui était la leur à l’origine.
Nous avons hâte de voir comment la technologie va progresser et nous nous y intéresserons de plus près quand le phénomène aura pris plus d’ampleur.
Les affaire semblent bien marcher. L’introduction en bourse, c’est pour quand ?
J’avoue que ce n’est pas vraiment de mon ressort, c’est plutôt une question pour le PDG ou le chargé de communication. De mon côté, je m’occupe surtout de bâtir des jeux et proposer des services qui les accompagnent.
Ce qui est clair, c’est que Kabam s’adapte bien aux évolutions du secteur. Nous sommes de bons élèves quand il s’agit de faire ce qu’il y a de mieux pour l’entreprise en prenant soin de comprendre les attentes et les préférences des consommateurs.
Quand nous pensons que le moment opportun est venu, nous faisons de lourds investissements, avec autant de conviction que d’humilité. Une introduction en bourse finira par arriver, mais pour le moment nous sommes focalisés sur notre progression qui était respectivement de 70% et 100% en 2012 et 2013.
L’entreprise est bénéficiaire depuis 2012 et c’est la bonne façon de mener l’entreprise. Nous continuerons sur cette voie durant les deux prochaines années.
Nous attendons entre 550 et 650 millions de dollars de chiffre d’affaire sur 2014.
Est-ce que vous serez, Kabam et toi, à l’E3 ?
En tant que consommateur, j’y serai ! Je suis très excité à l’idée de tester certains jeux sur console.
En tant qu’entreprise, nous y faisons plus de rencontres professionnelles que de démonstrations au public, mais d’ici quelques années, cela pourrait avoir plus de sens pour nous d’y ouvrir un stand destiné au public