Google décide de se pénaliser suite à l’affaire de spam de ses résultats
La réponse de Google ne se sera pas fait attendre concernant les suspicions de spam de ses résultats de rechercher pour favoriser Chrome au détriment de ses propres règles de bonne conduite.
Si vous n’avez pas lu notre article d’explication de l’affaire “This post is sponsored by Google” nous vous invitions à le faire au préalable pour vous faciliter la compréhension de ce qui suit.
Danny Sullivan, fondateur de Search Engine Land, l’un des sites SEO les plus reconnus à travers le web, avait débusqué ce qui semble être une campagne de promotion à la grosse artillerie à grand renfort d’achat de liens pour hisser la page de téléchargement de Google Chrome.
L’expert SEO a reçu des explications par mail dans les 24h qui ont suivi son billet d’alerte. Google confie être à l’origine de la campagne de promotion mais qu’elle ne correspond en rien à ce qu’ils avaient décidé avec leurs agences de communication (Unruly et Essence Digital).
Google n’a jamais accepté autre chose que la publicité en ligne. Nous luttons constamment contre l’achat de liens, y compris lorsqu’il s’agit de payer des bloggueus pour la promotion d’un produit . Ce genre de pratiques ne sont ni transparentes, ni profitables aux internautes. Nous étudions actuellement les changements nécessaires pour s’assurer que cela ne se reproduise pas.
L’agence Essence Digital basée à New York et Londres dément que Google ait approuvé une campagne de liens payants. “Ils ont seulement signé pour une campagne de vidéos publicitaires“. Danny Sullivan, pugnace, s’étonne que Google n’utilise pas son propre réseau de vidéos publicitaire Google Video Ads. Cela soulève la question de savoir ce qu’a vraiment pu proposer Essence Digital à Google, qui dépasserait ses propres compétences.
L’agence Unruly nie de son côté, avoir cherché à obtenir des backlinks pour faire grimper le positionnement de Chrome dans les résultats de Google. “Nous n’avons jamais demandé de jus de lien [NDRL : poids d’un lien en faveur de sa page destination], nous ne payons pas pour ce faire, et ne cherchons par à le tracer” déclare-t-elle. Sur la même ligne de défense que Google, l’agence ajoute : “Il est crucial que les publications soient clairement identifiées en tant que post sponsorisés et soient marqués en no follow” pour ne pas que cela profite d’un point de vue algorithmique, dans les résultats de moteurs de recherche.
Plus intéressant encore, Matt Cutts, porte parole de l’équipe Google de lutte contre le webspam, a exprimé son point de vue via Google +
“Google a cherché à acheter des publicités vidéos de Chrome et ces publications sponsorisés ont eu des résultats involontaires. Si vous regardez de plus près la double douzaine de publications sponsorisées, vous vous apercevrez que les publications contiennent des vidéos de promotion de Google Chrome“. Matt Cutts dément à plus forte raison que la campagne ait été faite dans le but d’améliorer le PageRank de la page de téléchargement du navigateur.
Cependant il admet qu’une publication sponsorisée ait favorisé le Page Rank de la page google.com/chrome. De telle sorte qu’une situation pimenté d’ironie se dévoilé : Google va s’autopénaliser.
Matt Cutts prévoit que sa propre équipe, chargée de la lutte contre le webspam, va manuellement déclasser la page de téléchargement de Google Chrome dans ses résultats de recherche durant 60 jours.
Par ailleurs Matt Cutts affirme que “pendant les 60 jours, le PageRank de google.com/chrome sera abaissée pour refléter le fait que nous n’avons pas confiance, nous non plus, dans les liens entrants sur cette page“.
Une situation quasi ubuesque, qui aura le mérite de satisfaire les référenceurs qui souhaitaient que Google s’applique sa propre ligne de conduite. Tout comme nous le rappelait David, expert SEO dans les commentaires de notre précédent post, une mauvaise pratique SEO mène en principe à une sanction du moteur de recherche. Grâce à la vigilance des premiers concernés par ses guidelines, Google s’est vu rattrapé par sa propre réalité .