Google et Bruxelles entament un bras de fer
Accusé d'abus de position dominante dans la recherche Internet par la Commission européenne, Google vient d'envoyer sa réponse à Bruxelles. Le géant américain de la recherche juge les griefs "erronés".
Google avait jusqu’au 31 août pour répondre aux accusations de la Commission européenne pour abus de position dominante dans la recherche sur Internet. C’est avec quelques jours d’avance que le groupe envoie sa réponse. D’après lui les conclusions de Bruxelles sont erronées.
Google accusé d’abus de position dominante
Dans le cadre d’une enquête sur la concurrence qui a commencé il y a quelques années, la Commission européenne avait envoyé au mois d’avril 2015 une communication formelle accusant le groupe de profiter de sa position pour favoriser les résultats de recherche de son propre comparateur de prix, le rendant ainsi coupable d’abus de position dominante. Une étape importante dans l’enquête en cours permettant au géant californien d’exercer son droit à la défense.
La firme de Mountain View favorise “systématiquement son propre produit de comparaison de prix dans ses pages“, ainsi les utilisateurs “ne voient pas nécessairement les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes” indiquait la Commission européenne. “Si l’enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe” prévenait Margrethe Vestager, la commissaire en charge de la concurrence. L’affaire est suffisamment grave selon Bruxelles pour lancer une procédure qui pourrait aboutir à une forte amende de plusieurs milliards d’euros.
Des griefs que Google juge “erronés”
Bien que Google prenne au sérieux cette accusation, Kent Walker, un des vice-présidents de Google, écrivait dans le blog : “nous pensons que les conclusions préliminaires de la communication des griefs sont erronées, tant en ce qui concerne les faits, qu’en termes économiques ou juridiques“. Le groupe californien estime que ses concurrents n’ont pas à se plaindre car “Google a offert 20 milliards de clics gratuits aux agrégateurs de contenus en Europe sur la dernière décennie, avec une augmentation de 227% pour le trafic gratuit et plus importante encore pour le trafic global“. C’est donc un bras de fer qui semble s’engager entre le gendarme européen de la concurrence et la firme de Mountain View.