Familiarité et proximité, le futur de Twitter ?
Avant-propos : Cet article a été rédigé par Flavien Chantrel dans le cadre de la semaine Open Blog sur Vendeesign.
Flavien est Chargé de projet Web communautaire chez RegionsJob, il blog sur Modérateur
Twitter alimente les projections les plus folles depuis déjà quelques temps. A défaut de trouver un business model digne de ce nom, le service de micro-blogging suscite un engouement indéniable. Ceux qui fréquentent les blogs high-tech le savent ! Entre analyses, nouveaux services, applications diverses ou encore outils de monitoring, Twitter se taille la part du lion. Oui, mais… Twitter reste avant tout utilisé par les early-adopters, geeks, travailleurs du web et autres curieux…
Sera-t-il un jour grand public ? C’est possible. D’autant que les médias s’en donnent à cœur joie depuis quelques mois. Reste à savoir si on va assister à un deuxième effet Second Life, à savoir un engouement plus médiatique que fondé, ou s’il va s’imposer à la manière d’un Facebook.
Certes, les chiffres sont en pleine explosion. Mais quand on sait que 60% des inscrits abandonnent avant la fin du premier mois et que 90% des twitts sont générés par 10% des inscrits, on peut douter de la pertinence de ces données… Reste que le micro-blogging séduit. Rapidité de lecture, de publication, instantanéité, diffusion rapide de l’information, communautés d’intérêts, interactions enrichissantes… Les avantages ne sont plus à démontrer.
La difficulté repose plus sur la volonté (ou non) d’avoir une activité visible en ligne, de vouloir converser avec des inconnus et de comprendre le service avant de le quitter. Ouvrir un compte pour suivre l’effet de mode, c’est bien, mais encore faut-il qu’il se révèle utile pour y rester. D’autant qu’il peut vite se révéler chronophage, incompréhensible ou illisible pour les non-initiés…
Dans ce cadre, quel avenir pour Twitter ? Restera-t-il l’apanage d’une certaine population ou s’imposera-t-il comme un incontournable ? Cela dépend de plusieurs choses. J’en retiendrais deux pour ma part : la familiarité avec les utilisateurs et la proximité.
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La familiarité d’une part. L’échange et l’écoute sont facilités dès lors que l’on connait ses interlocuteurs. Cette connaissance n’est pas que personnelle. Certes, les amis des utilisateurs compulsifs de Twitter sont des futurs inscrits en puissance. Mais d’autres leaders d’opinion peuvent se révéler cruciaux. D’une part, les célébrités. On en a déjà eu l’exemple avec Ashton Kutcher, Barack Obama ou encore Oprah Winfrey. Ce dernier cas est exemplaire : à peine 50 updates et déjà près de 2 millions de followers… L’attrait pour ces peoples pousse de nombreux quidams à s’inscrire, voyeurisme oblige.
Suivre la vie des stars en temps réel et de leur propre bouche, quoi de mieux pour un fan ? Cette porte d’entrée peut déboucher sur une fidélisation plus conséquente. Peu importe par où on est arrivé une fois qu’on est sur place ! Le constat est le même pour les marques. Avec la puissance marketing en plus : offres promos, SAV, actualité… L’intérêt peut aller dans les deux sens. Les inconditionnels d’une marque pourront trouver un intérêt à suivre un compte Twitter pour aller plus loin dans leur relation avec cette dernière. Ajoutons les comptes Twitter des sites déjà fréquentés et des journaux et Twitter n’est plus un grand saut dans l’inconnu. Il devient une étape logique avec des repères déjà ancrés qui permettront à l’internaute moyen de s’y retrouver. La tendance va dans ce sens, de plus en plus de marques, journalistes, célébrités et autres figures connues s’inscrivent sur Twitter. Seront-ils suivis par le grand public ?
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Le deuxième axe d’ouverture repose sur la proximité. C’est à mon sens la meilleure voie de développement de Twitter. A cela près qu’elle ne dépend pas de lui, mais de l’usage fait par les utilisateurs… Plus simple qu’un site web, moins exigeant qu’un blog, plus ouvert qu’une messagerie instantanée, Twitter est l’outil de communication idéal. Les débouchés correspondent plus ou moins à ceux énoncés dans le paragraphe précédent mais avec une portée locale. Les marques sont ici remplacées par les commerces. L’exemple de Bakertweet est celui qui a le plus fait parler de lui. Il faut dire qu’il est symbolique… Un boulanger envoie un tweet à chaque fois qu’une tournée de pain sort du four. Idéal pour le déguster tout chaud ! Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Promotions ponctuelles, suivi de la clientèle, fidélisation, offres promo… Le commerce de proximité aurait beaucoup à gagner en investissant Twitter. Si le grand public y est présent, bien sûr…
Même constat pour les acteurs de la vie locale, qu’ils soient associatifs, privés ou institutionnels. Votre club de sport qui vous prévient de l’annulation d’une séance, votre ville qui vous annonce la programmation d’un festival, votre cinéma qui vous donne l’heure des séances, votre entreprise qui vous annonce que vous travaillez dimanche ( 😀 )… C’est votre vie quotidienne qui serait révolutionnée. Les échanges entre amis ont également beaucoup à y gagner. Finis les mails collectifs et les MSN trop restreints, un tweet suffirait à annoncer une soirée, à donner des nouvelles d’un voyage ou à se donner rendez-vous. Une sorte de Facebook épuré en quelque sorte. Mêlez le tout, et vous obtiendrez un outil à la fois simple et puissant, efficace pour organiser votre vie de tous les jours. Ou comment un outil chronophage pourrait faire gagner du temps au plus grand nombre…
Avec l’entrée de Twitter dans le local, ce sont des usages totalement différents qui émergeraient. Plus pratiques et concrètes, ils s’éloigneraient de l’outil de veille et de réseau qu’il est actuellement pour plus coller aux préoccupations des gens. Moins d’Internet donc pour plus de « vraie vie ». La banalisation des smartphones et l’émergence d’outils et de sites référents en la matière aideraient bien sûr, le tout étant de pouvoir trouver ces sources d’information facilement. Wait & see, les annonces d’aujourd’hui ne font pas les usages de demain…