American Gods : notre avis sur un premier épisode qui donne la foi
Amazon Prime Video a mis en ligne le premier épisode de la série Starz American Gods et la conclusion de notre critique est sans appel : vite, la suite !
C’est bien simple, depuis son annonce la série American Gods est celle que nous attendions le plus cette année sur nos écrans. Nos attentes autour du pilote, diffusé lundi sur Amazon Prime Video (y compris en France), étaient donc particulièrement élevées. Après une heure d’épisode le constat est clair : jusqu’ici tous les signaux sont au vert.
Un show fantastique qui se fait plaisir
Basé sur le roman fantastique du même nom de 2001 signé Neil Gaiman (dont les romans et seront également adaptés en séries bientôt), American Gods s’annonce sans surprise être une oeuvre aussi spéciale que le livre. Il faut dire qu’outre Gaiman lui-même à la production, la série est chapeautée par Michael Green et Bryan Fuller. Le premier est un scénariste expérimenté (Logan, Blade Runner 2049, Alien: Covenant…etc.) et surtout le second est l’homme à qui l’on doit la série Hannibal, dont le style se retrouve clairement dans American Gods.
Comme d’habitude, petit point synopsis avant de développer pourquoi American Gods est jusqu’ici un succès : le personnage principal, Shadow Moon (incarné par Ricky Whittle de The 100), est un criminel qui vient de sortir de prison quelques jours en avance suite au décès de sa femme (Emily Browning vue dans Sucker Punch). Il va alors être recruté par le mystérieux et charismatique Mr. Wednesday (porté par le vétéran Ian McShane de Deadwood).
Suite à cette rencontre et à l’apparition d’autres personnages, il va rapidement être clair que dans le monde moderne d’American Gods les Dieux existent bel et bien, cachés parmi nous sous forme humaine. De plus, les anciennes divinités sont en guerre pour leur survie contre les nouvelles (Internet, la technologie, les médias…etc.), plus puissantes et décidées à éradiquer ces reliquats du passé.
Voilà pour les bases, pas forcément parfaitement claires dans le pilote (surtout si vous n’avez pas lu le livre) tant celui-ci est régulièrement abstrait et aérien, surtout dès que l’on touche aux Dieux. Cela passe notamment par des rêves et des non-dits que le spectateur doit interpréter, mais aussi par des plans visuellement hallucinés accompagnés d’une musique pas moins spéciale et perchée. Entre les couleurs intenses au milieu d’une photo régulièrement sombre et sale, les gerbes de sang stylisées au ralenti ou encore les décors régulièrement fabuleux (le bar crocodile !), American Gods se fait plaisir et ne déçoit pas de ce côté-là : on est bien dans l’esprit de Gaiman.
Cet épisode prend globalement son temps et cela devrait d’ailleurs être le cas de la série dans son ensemble. Il a d’ailleurs été confirmé que cette première saison de 8 épisodes n’adaptait pas l’intégralité du roman – pourtant pas spécialement long – et il faudra donc attendre les prochaines hypothétiques saisons pour voir la fin de celui-ci. Neil Gaiman travaillant actuellement à un deuxième tome, si les audiences sont au rendez-vous la série devrait donc rester de nombreuses années sur nos écrans.
Pourtant, l’heure d’épisode passe parfaitement bien grâce à un rythme maîtrisé régulièrement relancé par de nouveaux mystères ou des dialogues savoureux. De plus, le casting est impeccable. Outre le duo principal Whittle/McShane dont certaines discussions sont véritablement réjouissantes, on appréciera notamment la performance de Pablo Schreiber (Orange is the New Black) et l’on ne peut qu’attendre de pied ferme les premières apparitions de Peter Stormare (Prison Break) et Gillian Anderson (X-Files).
Sur la forme American Gods n’y va donc pas avec le dos de la main morte. Outre la fracture visuelle et auditive qui lui donne une véritable personnalité, le show opte comme d’autres avant elle pour une violence crue et une nudité non dissimulée qui lui vaut d’ailleurs un joli (-18). Un classement qui devrait réjouir ceux à la recherche de quelque chose d’osé, mais qui pourrait rebuter les plus sensibles qui risquent donc de ne pas adhérer à l’ensemble, tandis qu’il reste la question du fond.
Dans le roman, à titre personnel je ne voyais pas trop où Gaiman voulait en venir durant la lecture ou même une fois le livre terminé. Reste donc à espérer que cette adaptation portée par Green et Fuller parviendra à trouver une voie plus claire sans pour autant trahir le matériau original. Pour ce premier épisode il faudra en tout cas accepter de se laisser porter sans trop savoir où la suite mènera tant les enjeux du show demeurent volontairement flous pour le moment.
American Gods : notre avis
Un peu à la manière de Westworld, dans son premier épisode, American Gods a visiblement décidé le prendre le contre-pied de la majorité des séries existantes, calibrées et aseptisées, quitte à perdre des gens en route. Ne vous attendez pas à comprendre parfaitement l’intrigue et les enjeux du show dès le pilote et préparez-vous plutôt à un voyage halluciné et coloré où, à l’instar de Shadow Moon, vous ne saisirez probablement pas tout dans un premier temps. Ce n’est pour le moment absolument pas un problème tant la série de Starz jouit d’une ambiance, d’une écriture et d’un casting irréprochables, mais il reste à espérer que contrairement à la série de HBO les longueurs ne seront pas trop nombreuses.